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Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires

Mission de l’Union syndicale Solidaires en Algérie

samedi 9 décembre 2006


Paris le 6 décembre 2006

Une délégation de l’Union syndicale Solidaires s’est rendue en Algérie du 27 novembre au 1er décembre
à l’invitation du principal syndicat autonome, le Snapap (Syndicat national autonome des personnels
de l’Administration publique). Cette délégation était composée de responsables nationaux de Solidaires
et des organisations suivantes : Snui (Impôts), Sud Education, Sud Collectivités Territoriales, Sud
Pompiers, Sud Ptt, Snj (journalistes).
Cette mission a permis de rencontrer les différents syndicats autonomes algériens et la Ligue de
défense des droits de l’homme en Algérie. La délégation a été reçue par la direction de deux grands
quotidiens nationaux : El Watan et El Khabar.
Un premier bilan a été fait sur place à Alger vendredi 1er décembre lors d’une conférence de presse.
Aujourd’hui, alors même que la Constitution algérienne prévoit explicitement le principe des libertés
syndicales (article 90-2), celui-ci n’est pas respecté en Algérie. Les syndicats autonomes sont victimes
d’entraves à leur activité syndicale, de harcèlement, de répression contre leurs militants et de
répression. Le droit de grève et de manifestation n’existe pas aujourd’hui dans les faits en Algérie.
Le gouvernement algérien s’est félicité de la signature d’un « pacte social et économique » il y a
quelques mois entre le gouvernement, le patronat et l’UGTA, seule centrale officielle reconnue qui
entretient des liens très étroits avec le pouvoir. Ce pacte prévoit une « trêve sociale de 4 ans » ! Il est
révélateur d’une absence totale de dialogue social reposant sur une vraie légitimité des partenaires
sociaux. En refusant de reconnaître officiellement les syndicats autonomes qui sont aujourd’hui, en
Algérie, les vrais syndicats majoritaires, le pouvoir algérien entretient une démocratie de façade alors
même que le peuple algérien aurait besoin de plus de démocratie pour maîtriser réellement et
collectivement son avenir.
Le développement des inégalités sociales, de la précarisation, de la pauvreté s’ajoute à un chômage
important. Les politiques menées par le gouvernement algérien, sous pression du FMI et des grandes
puissances comme la France et les Etats Unis, vont dans le sens d’un affaiblissement du secteur public
au profit des multinationales étrangères dans la production et la distribution des ressources nationales
algériennes. Cela aura aussi pour conséquence de rendre plus difficile pour la population l’accès aux
droits essentiels comme l’eau, l’énergie, la santé ou le logement...Pourtant l’Algérie est un pays riche
qui dispose de ressources naturelles importantes : l’utilisation de cette manne financière se fait dans
l’opacité la plus totale et les richesses du pays sont de plus en plus accaparées par une minorité qui
détient aujourd’hui les leviers économiques et politiques du pays.
A l’issue de cette mission, l’Union syndicale Solidaires s’engage à construire une coopération
permanente avec les syndicats autonomes algériens, et en particulier avec le Snapap et ses différentes
branches, pour faire connaître leur situation et leurs luttes, leur apporter une solidarité chaque fois
qu’ils seront en butte à toute forme de discrimination et de répression et faire avancer les libertés
syndicales en Algérie. Il s’agit aussi d’élaborer ensemble des analyses et des mobilisations communes
face aux politiques libérales qui sévissent en Algérie comme en France.





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