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communiqué SUD Rail

Le CPE est mort, la lutte contre la précarité continue !

mardi 11 avril 2006

Deux mois de mobilisation historique ont obligé
le gouvernement à reculer. La lutte des lycéen-ne-s, étudiant-e-s et salarié-e-s a permis le
retrait du CPE.


Les manifestations massives, les journées de grève
interprofessionnelle, l’occupation des facs et des
lycées, les actions de blocage ont eu raison d’un
gouvernement qui avait toujours refusé de
dialoguer et avait tout misé sur le pourrissement
et la répression. Ce sont bien deux mondes
différents qui se sont fait face : d’un coté, des
députés, sénateurs, ministres obnubilés par 2007
et leurs stratégies personnelles qui tergiversent,
qui s’accrochent à la politique européenne de
libéralisation et de « flexicurité » déterminée en
mars 2000 à Lisbonne. De l’autre, un mouvement
uni syndicalement, inter-générationnel, du public
comme du privé, déterminé à ne pas se laisser
imposer encore plus de précarité qui occupe le
terrain !

Tous concernés, tous solidaires nous avons été
de plus en plus nombreux dans la lutte.

Le retrait du CPE représente une victoire du
mouvement social qui s’est mobilisé dans l’unité et
la durée. Alors que le gouvernement était passé
en force lors du vote à l’Assemblée nationale, la
mobilisation de la jeunesse et des salariés l’a
obligé à se dédire.

Il s’agit donc bien d’une victoire de la rue et de
ceux qui refusent la mise en place de mesures
toujours plus libérales.
Il s’agit d’une brèche dans la flexibilité qu’ils
veulent imposer dans toute l’Europe par la mise
en place de contrats comparables au CPE
français.

Pour remplacer le CPE, le premier ministre a
annoncé des mesures en faveur "des jeunes les
plus en difficulté". Au delà du flou de ces mesures
et de leur champs d’application, il faudra être
vigilant pour que, lors du débat parlementaire, ce
que nous avons réussi à expulser par la porte ne
revienne pas par la fenêtre.

C’est l’ensemble de la loi sur « l’égalité des
chances » ( !) qui est porteuse de graves
dangers : le CNE qui touche l’ensemble des
salariés des petites entreprises et qui institue là
aussi une période d’essai de 2 ans,
l’apprentissage à partir de 14 ans, le travail de
nuit à partir de 15 ans, cela aussi nous devons
le combattre !

Le rapport de forces que nous avions créé, par
l’action unie des lycéen-ne-s, des étudiant-e-s, des
salarié-e-s pouvait déboucher sur une remise en
cause de l’ensemble : pour cela, il fallait que les
propositions d’un appel à la grève générale
faites par Solidaires (dont SUD-Rail) et d’autres
forces comme la Coordination étudiante soient
reprises par tous.

Le MEDEF demeure aux aguets : dès les
déclarations de Villepin, il se déclarait disponible
pour faire des propositions. Et ses propositions, on
les connaît : toujours plus de précarité et de
flexibilité pour les salariés, toujours plus de profits
et de facilités pour les patrons.

La mobilisation sociale reste bien à l’ordre du
jour. Dans la rue et par la grève, nous pouvons
imposer d’autres choix !

Les contacts noués entre la jeunesse scolarisée et
les salariés de ce pays sont un acquis de ce
mouvement. Dans les manifestations, toutes les
générations se sont retrouvées ensemble dans la
rue. Dans les Assemblées générales des universités
en grève, les interventions de salariés ont permis
des échanges importants.

Dans les entreprises, et notamment dans le secteur
ferroviaire, des tournées communes ont pu être
organisées afin de mieux faire partager les
réflexions de la jeunesse mobilisée.

Nous devons faire vivre ces liens, car dans notre entreprise aussi, ces problèmes existent :

- Les salarié-e-s des filiales, des entreprises sous traitantes (nettoyage, manutention, restauration,
sécurité, etc.), des CE et du CCE sont soumis au droit privé et connaissent bien la précarité.

- La politique de filialisation et de fractionnement du groupe en branches transfère de plus en plus
de métiers de cheminots vers les filiales.

- Les cheminot-e-s ne sont pas à l’abri : la direction n’a de cesse de faire entrer au sein de
l’entreprise les mauvaises pratiques du privé. D’ailleurs, il aura fallu la grève reconductible pour
que la direction soit obligée de renoncer à la filiale iDTGV et à son projet de recrutement des
"jeunes cadres" comme contractuels, et non plus au statut...

La direction SNCF a profité à de nombreuses reprises des possibilités de contrats précaires offertes par le
gouvernement (emplois jeunes, CES, CEC, CIRMA, etc.). La menace de la précarité lui permet de faire du
chantage vis-à-vis de nos conditions de travail, nos salaires, notre statut...

La suppression du CPE prouve que le mouvement syndical peut être plus fort que des
lois illégitimes, plus fort qu’un gouvernement discrédité. Solidaires entre générations,
entre secteur privé et public, Unitaires dans l’action, Démocratiques à travers les
Assemblées Générales : le syndicalisme qui organise les luttes, le syndicalisme qui
refuse les compromissions a de l’avenir ... Construisons-le ensemble !

Unité contre la répression

Depuis le début du mouvement contre
le CPE, ce sont plus de 3 200
manifestant(e)s qui ont été
interpellé(e)s. Près de 300 lycéens ou
étudiants doivent passer en procès.
Les premières condamnations à de la
« prison ferme » tombent.

De l’autre coté, des charges policières
d’une violence inouïe, comme à la gare de Toulouse, ont fait de
nombreux blessés. C’est la brutalité policière qui a plongé notre
camarade Cyril de SUD PTT dans le coma pendant près de 3 semaines
et le laisse aujourd’hui encore dans un état très grave.

Le gouvernement a retiré le CPE : la contestation de sa
politique était légitime. Il doit en tirer les
conséquences, et abandonner toutes les poursuites
contre les personnes interpellées dans le cadre des
manifestations contre le CPE.

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