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Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires

CPE : Une mobilisation victorieuse qui en appelle d’autres

mercredi 12 avril 2006

Deux mois de mobilisation unitaire des jeunes, des salariés et de leurs
organisations ont donc été nécessaires pour faire reculer le gouvernement -
Alors que le CPE avait été passé en force au Parlement et qu’il constituait
un élément central dans le démantèlement du Code du travail, les
mobilisations massives et la détermination des manifestants, des grévistes
et surtout de la jeunesse ont permis une victoire de toutes celles et de tous
ceux qui souhaitent que la précarité, la flexibilité et les attaques contre les
droits des salarié(e)s cessent - La vigilance et la mobilisation restent
nécessaires après ce premier coup d’arrêt porté au gouvernement -
D’autres luttes doivent être menées contre l’ensemble de la loi dite sur
“ l’égalité des chances ”, pour le retrait du CNE et contre toutes les
politiques qui conduisent à une précarisation sans cesse accrue de nos vies


Un Premier Ministre à côté de ses bottes

Après avoir tenu la posture
de la rigidité, le Premier
Ministre a dû renoncer au
CPE sous la pression du
mouvement social.
C’est uniquement la force de
ce mouvement unitaire et
inter-générationnel et unitaire
qui a permis cette victoire
sociale.

Cette victoire a néanmoins
été difficile, il y a eu des
blessés dans les
manifestations et blocages,
de nombreux jeunes
subissent la répression des
tribunaux. Nous exigeons
l’abandon des poursuites et
l’amnistie.

L’Union syndicale Solidaires
tient à réaffirmer que ce
mouvement a exprimé, au-
delà du rejet du CPE, le refus
de la précarité généralisée et
l’opposition à la politique
gouvernementale de casse du
code du travail et des droits
des salariés.

A travers le CPE et la
précarisation accrue de la
jeunesse, les mobilisations
portaient un message :

Moins de flexibilité
Moins de précarité
Plus d’égalité

Vigilants et mobilisés

L’Union syndicale Solidaires appelle à la
vigilance par rapport au débat parlementaire
sur la proposition de loi appelée à remplacer le
CPE. Le CPE est mort, mais nous devons
garder les yeux ouverts jusqu’à son
enterrement lorsqu’il sera définitivement
remplacé par un vote des deux assemblées.
Cette victoire appelle à engager d’autres
batailles pour obtenir le retrait du CNE (adopté
après un passage en force via des ordonnances
prises au plein cœur de l’été dernier) et pour
l’abrogation de la loi dite sur “ l’égalité des
chances ”. L’Union syndicale Solidaires
appelle les salariés à maintenir la pression à
travers des mobilisations unitaires à tous les
niveaux et par tous les moyens d’actions !
Elle appelle à rester vigilant face aux projets
de ceux qui entendent mettre à mort le CDI à
travers l’instauration d’un contrat unique
d’embauche individualisé qui donnerait tout
pouvoir aux patrons pour licencier rapidement
et sans motif tout salarié .

L’inEgalité des chances !

Le CPE constituait l’article 8 de la loi sur “ l’égalité des chances ”. Cette loi est la réponse du
gouvernement à la révolte des banlieues. Le Premier Ministre, lors de son intervention télévisée au
soir du retrait du CPE, s’est félicité que cette loi soit toujours en vigueur. Ce texte qui couvre un
très grand nombre de domaines traduit une conception passéiste et renvoie à des pratiques
patronales digne du XIXe siècle.

- L’apprentissage à 14 ans et la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans.

Depuis 1959, date de la portée à 16 ans de la
scolarité obligatoire, toute une partie de la
droite et du patronat a toujours condamné
cette mesure qui le privait d’une main-
d’œuvre malléable. Kaspereit, député RPR
résumait déjà crûment la situation, il y a
quinze ans : "A 14 ans, on peut leur faire
mettre la main dans la saleté ; à 16 ans, on
n’a plus d’influence sur eux".

Aujourd’hui, deux tendances coexistent :
l’une pour qui l’apprentissage, présenté
comme la solution à la providentielle "crise
des banlieues", doit permettre de mettre
certains jeunes au travail précocement et
d’exploiter cette main-d’œuvre peu qualifiée,
l’autre qui, à l’instar du Medef, veut "la
création d’un véritable partenariat entre
l’école et l’entreprise" qui lui permette
d’orienter toute la politique éducative en
fonction de ses intérêts économiques
immédiats (le "succès dans la compétition
économique internationale"). Tous
s’accordent pour développer l’apprentissage
et le Plan de Cohésion Sociale de Borloo
veut atteindre 500 000 apprentis en 2009.

Dans tous les cas, ce dont il s’agit, c’est de
la remise en cause pour certains jeunes -
ceux des catégories populaires - du droit à
bénéficier jusqu’à 16 ans d’une éducation
et d’une formation générale offerte par le
service public d’éducation, et qui
contribuent à lui permettre, par les
connaissances, par la réflexion, par l’esprit
critique, d’acquérir une certaine maîtrise sur
son devenir. Et c’est inacceptable !

- Le travail de nuit des moins de 15 ans.

Des enfants de 14 ans pourront donc être
admis à une formation d’apprenti junior qui
leur permettrait (mais auront-ils vraiment le
choix) au bout d’un an de signer un contrat
d’apprentissage et de se retrouver à 15 ans
avec la possibilité de travailler de nuit.

- Cette loi, c’est aussi la possibilité des mesures discriminatoires sur les
allocations familiales ou l’instauration de nouvelles zones franches avec à la clé de
nouveaux cadeaux fiscaux aux entreprises...

Continuer le combat

L’Union syndicale Solidaires prendra toute sa place dans le débat et la concertation
sur “ la sécurisation des parcours professionnels, la précarité, l’insertion des
jeunes ” et fera des propositions sur ces sujets. Elle appelle les salariés à continuer à
se mobiliser, à débattre, à agir avec les jeunes pour imposer l’abrogation de la loi
dite sur l’égalité des chances, le retrait du CNE, et plus globalement des mesures
aptes à résoudre la précarité, le chômage, les exclusions, les discriminations...

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