(action syndicale de démontage - ferme des mille vaches)
samedi 20 octobre 2018, par
Le 13 septembre à Amiens cinq militants et une militante de la Confédération paysanne poursuivis au civil pour leur action syndicale de démontage de la ferme-usine des 1000 vaches étaient condamnés à verser 120.000 € de « dédommagements » aux propriétaires. Ils avaient pourtant été reconnus par la cour d’Appel comme participant à « une action collective de lanceurs d’alerte ». Ces six militant.e.s avaient été pris au hasard parmi l’ensemble des acteurs présents le jour de l’action !
Dominique Henry, condamnée pour cette action, a souhaité partager ses émotions et sa révolte contre l’industrialisation de l’élevage. Voici son texte :
« Souvent je pense à mes vaches.
Je pense à Amazone qui allait toujours faire son petit tour avant d’entrer dans l’écurie.
Je pense à la brave Luxieuse, on se collait contre elle pour qu’elle nous réchauffe en hiver.
Je pense aux enfants qui allaient raconter leurs histoires à Ortie.
Je pense à Norvège la solitaire.
Je pense à Jugeotte qui voulait adopter tous les veaux.
Je pense à Liégeois, le jeune taureau qui avait peur des vieilles vaches, et qui venait se cacher derrière nous.
Je pense à Irma la douce.
Je pense au jour où j’étais perdue dans le brouillard et que je les ai suivies pour rentrer à la maison.
Je pense à mon chien Igor, fier, qui nous aidait et nous prévenait.
Je pense au jour où la chatte a fait ses petits dans le couloir d’alimentation, comme les vaches étaient délicates avec les chatons.
Je pense à nos vieilles vaches qui se rappelaient des champs où l’herbe était meilleure.
Je pense aux odeurs.
Je me souviens comme elles étaient toutes folles quand on leur donnait le regain.
Je me souviens du bonheur.
Je me souviens comme j’ai eu mal quand je suis rentrée dans cette « ferme »-usine des 1000 vaches, quand j’ai vu ces bêtes amorphes défiler sur un tapis.
Et puis le silence, le froid, les odeurs de produits de nettoyage.
Comme j’ai eu mal pour ces bêtes, mais aussi pour ces hommes, attelés à un travail répétitif, coupés de leur sensibilité.
Et comme j’ai mal pour tous ceux qui sont déconnectés de la vie. »
Soutenir le combat des militant.e.s de la Confédération paysanne contre l’industrialisation de l’agriculture est un moyen pour nous, les citoyen.ne.s d’affirmer haut et fort le monde que nous voulons pour nos enfants, nos petits enfants... pour demain !
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104, rue Robespierre
93170 BAGNOLET
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Vous pouvez également en parler autour de vous pour motiver tous les paysan.ne.s désabusés d’aller voter en janvier prochain.
La Confédération paysanne sera toujours aux côtés des plus faibles pour plus de justice sociale, économique, alimentaire et environnementale.