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Communiqué de presse suite à l’expulsion du 71 quai Perrache

dimanche 8 décembre 2013

Ce lundi 2 décembre à 6h au 71 quai Perrache à Lyon, 73 personnes ont été
expulsées, dont 44 enfants (16 de moins de 6 ans, 9 de moins de 3 ans, 2
de moins de 6 mois et 1 de 15 jours, selon le recensement de l’association
CLASSES présente sur les lieux). Ce logement, vide depuis 2009, a été
réquisitionné par un groupe de personnes sans logements depuis le 10 juin.
Ce bâtiment appartient à la SPL Lyon Confluence dans le cadre du projet
d’extension du quartier Confluence. A noter qu’aucun projet immédiat n’est
prévu pour cet immeuble.

Nous avons décidé de nous mobiliser pour protester contre cette expulsion.
Des personnes de tous horizons étaient présentes, des associations telles
que CLASSES, Enfance sans toit, et des individus alertés par la situation.
13 détachements de CRS et le GIPN sont intervenus pour l’expulsion. Alors
que les soutiens se réunissaient, les forces de l’ordre ont décidé de nous
disperser par la force. Nous avons subi des violences disproportionnées,
coups de matraque et gaz lacrymogène sans sommation sur l’ensemble des
personnes présentes, soutiens et expulsés. Loin de n’avoir été
« qu’incommodés légèrement » comme l’a décrit Albert Doutre, patron de la
Direction départementale de la sécurité publique du Rhône, deux enfants
ont été emmenés à l’hôpital suite à cette action. L’un d’entre eux est un
nourrisson de 15 jours et avait déjà été admis à l’hôpital vendredi
dernier pour des gênes respiratoires. Cela avait été notifié par courrier
au préfet, qui n’en a vraisemblablement pas tenu compte. Loin d’être une
« action légitime » telle que commentée par Albert Doutre, le fait
d’envoyer des gaz lacrymogènes relève d’une mise en danger délibérée
vis-à-vis de ce bébé.

Rappelons que 24 000 logements sont vides sur le territoire lyonnais et
que plusieurs milliers de personnes vivent encore dans des conditions
précaires ou sont à la rue. Il est inadmissible de mettre des personnes
dehors, d’autant plus durant la trêve hivernale. Aucun relogement ne leur
a été proposé, et nous nous inquiétons énormément pour l’avenir de ces
familles. Devons nous d’emblée nous faire catégoriser comme anarchistes
sous prétexte que nous réagissons face à une telle injustice ? Il est
toujours possible d’empêcher ces situations en réquisitionnant les
logements vacants, en baissant le prix des loyers et en relogeant
immédiatement les personnes à la rue.

Nous appelons à un grand rassemblement de protestation devant le Grand Lyon le 12 décembre.

Nous demandons l’arrêt des poursuites contre toutes les personnes interpellées.

Nous appelons à venir au TGI de Lyon à 14h salle U pour exiger la libération immédiate d’une personne sans papier déféré.

Le Collectif Logement 69




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