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l’universitaire de Lyon 1 Tuna Altinel incarcéré samedi 11 mai en Turquie

Rassemblement mardi 14 mai 18h00 place de la République à Lyon

mardi 14 mai 2019, par Solidaires Rhône R.L.

Solidaires relaie l’appel de l’intersyndicale de l’université Lyon 1 signé notamment par sa section SUD éducation.

Solidaires 69 apporte tout son soutien à Tuna Altinel, à ses proches et à celles et ceux qui subissent la répression de l’Etat turc.

Solidaires 69 appelle à participer au rassemblement de mardi 14 mai place de la République.



Tuna Altınel incarcéré par la Turquie samedi 11 mai - Rassemblement mardi 14 mai18h

Chers et chères collègues,

Après Füsun Üstel qui est rentrée en prison jeudi dernier, notre collègue Tuna Altınel du département de mathématiques de Lyon 1 a été incarcéré ce samedi (voir communiqué ci-dessous).

Nos organisations sous-signées exigent la libération immédiate de Tuna Altınel et la restitution de son passeport. Nos organisations dénoncent l’ensemble des atteintes à la liberté de penser et de s’exprimer en Turquie que subissent les universitaires, mais aussi les journalistes, avocats, fonctionnaires, syndicalistes, citoyens. Elles invitent les autorités et institutions françaises à faire pression sur l’État turc pour que cette répression cesse, que ces procès soient annulés et que les atteintes aux droits fondamentaux s’arrêtent.

Nos organisations appellent l’ensemble de la communauté universitaire à se joindre au

Rassemblement à Lyon

Mardi 14 mai 18h

Place de la République

Pour celles et ceux qui partiront du campus de Doua, rendez-vous à 17h30 Tram T1 Université Lyon1.

Les organisations syndicales de Lyon 1 : CGT, FO ESR, FSU, SUD


En Turquie, l’État emprisonne la liberté d’expression, après Füsun Üstel c’est maintennat notre collègueTuna Altinel qui est en prison

Communiqué du comité de coordination français du Comité International de Solidarité avec les Universitaires pour la Paix.

« La Turquie emprisonne ses universitaires. » Voilà ce que nous écrivait notre collègue Tuna Altinel mercredi 8 mai 2019.

En effet, ce jour-là, Füsun Üstel était incarcérée à la prison pour femmes d’Eskişehir. Cette professeure de science politique à la retraite de l’Université Galatasaray, une institution franco-turque, fait partie des 2237 signataires de la pétition pour la paix, rendue publique en janvier 2016, qui dénonçait la violation par l’État des droits élémentaires des civils dans les villes kurdes de Turquie. Depuis lors, plus de la moitié de ces Universitaires pour la paix sont poursuivis, accusés de « propagande pour une organisation terroriste ». Ces procès finissent toujours par des condamnations ; toutefois, jusqu’à récemment, les peines étant inférieures à deux ans de prison, il était possible d’obtenir un sursis, à condition de s’abstenir pendant cinq ans de commettre de nouveaux « crimes » - des délits dont l’appréciation est laissée à l’appréciation des juges.

Füsun Üstel ayant refusé ce marché pour n’être pas réduite au silence, elle se retrouve aujourd’hui derrière les barreaux. D’autres risquent de suivre bientôt : neuf autres qui ont suivi son exemple attendent leur jugement en appel. Mais il y a plus : en décembre 2018, Gencay Gürsoy a été condamné à 27 mois de prison ferme. Cet ancien président de l’Association médicale de Turquie, figure du combat pour les droits humains, n’a pas été jugé pour propagande terroriste, mais pour « insulte au peuple turc, à la République de Turquie et aux Institutions et Corps de l’État ». Depuis, ce sont plusieurs dizaines d’universitaires à qui la justice du pays a infligé des peines de plus de vingt-quatre mois, qui excluent toute possibilité de sursis. L’arbitraire continue de gagner du terrain, et la répression ne cesse de s’alourdir.

Dernier épisode, ce samedi 11 mai : c’est Tuna Altinel lui-même, dont le passeport avait été confisqué un mois plus tôt, à l’aéroport d’Istanbul, qui vient d’être incarcéré en Turquie. Mathématicien, maître de conférences à l’Université Lyon-1, de nationalité turque, il réside et travaille à Lyon , où il réside depuis 1996,. Universitaire pour la paix, lors de son procès, il a refusé de renier la pétition qui lui vaut ce traitement : alors qu’on lui demandait s’il en partageait le point de vue, il a répondu qu’il s’agissait de constats qu’il avait pu faire, ajoutant qu’il n’a pas seulement signé cette pétition mais qu’il l ’a pensé, qu’il l’a sentie, qu’il l’a vécue en bref il était l’auteur de la pétition. Officiellement, il est aujourd’hui incarcéré pour avoir participé à un événement organisé à Lyon par une amicale kurde, le 28 février 2019, avec un député en exil (représentant de Cizre du parti d’opposition HDP). Un documentaire avait été projeté, qui montre les massacres commis par les forces de l’ordre dans cette ville après la défaite électorale de l’AKP au pouvoir, le 7 juin : c’est bien l’objet de la Pétition pour la paix. Bien sûr, les universitaires ne sont pas les seuls frappés en Turquie : journalistes, avocats, fonctionnaires, nul n’est à l’abri. Mais aujourd’hui, c’est la liberté d’expression elle-même qui est enfermée avec Füsun Üstel, Tuna Altinel et toutes celles et tous ceux sur qui s’abat la violence d’État. Nous proclamons notre solidarité avec eux, et avec les collègues qui vivent sous la menace, et demandons aux institutions universitaires françaises, ainsi qu’au gouvernement français, d’intervenir pour faire respecter les droits élémentaires de Tuna Altinel, fonctionnaire français, et au-delà, de nos collègues et des victimes de la répression d’État en Turquie.





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